Unité de production de chaussures militaires de Boussaâda : Le pari de la qualité
Satisfaire aux exigences de la qualité et de la robustesse est le challenge que les travailleurs de l’unité de production de chaussures militaires de Boussaâda (M’sila) sont parvenus à relever, affirme le directeur de l’usine, le lieutenant-colonel Hamdane Abid.
Satisfaire aux exigences de la qualité et de la robustesse est le challenge que les travailleurs de l’unité de production de chaussures militaires de Boussaâda (M’sila) sont parvenus à relever, affirme le directeur de l’usine, le lieutenant-colonel Hamdane Abid. Cette unité, sous tutelle de l’établissement d’habillement et de couchage (EHC) relevant de la direction des fabrications militaires du ministère de la Défense nationale, a produit sa première paire de chaussures en décembre 2008.
Jusqu’à 1.000 paires de chaussures de 14 modèles différents (chaussures de pilote d’hélicoptère, de pilote d’avion de chasse, de combat, de sortie, bottes de motards), destinées aux différents corps militaires et de sécurité, y sont quotidiennement fabriquées, selon le lieutenant-colonel Abid. Le processus de production incluant les étapes de coupe, de couture, d’assemblage des différentes parties de la chaussure et de teinture, est assuré par des travailleuses et des travailleurs de haute compétence, affirme-t-il également. Chacune des phases de fabrication est minutieusement contrôlée, fait encore savoir le même officier avant de préciser que les cuirs constituant la matière première proviennent du tannage de peaux de bovins, d’ovins et de caprins. Le cuir caprin, pas très épais, sert surtout à la fabrication du revêtement de l’intérieur de la chaussure ou à la confection des parties supérieures des modèles militaires spéciaux pour cérémonie et sortie.
La matière première essentielle, le cuir en l’occurrence, est acquise auprès de six tanneries des secteurs public et privé, indique le directeur de l’unité, relevant que les commandes de cuir effectuées par l’usine de Boussaâda ont permis de sauver de la faillite plusieurs tanneries à travers plusieurs régions du pays.
Dans un souci de rentabilisation, les chutes de cuir sont vendues à des artisans maroquiniers et les autres produits entrant dans la fabrication sont recyclés pour de futurs usages, à l’instar du plastique transparent, note le même officier qui précise aussi que certaines semelles spéciales sont fournies par plusieurs entreprises privées. La reprise en 2008 par l’Armée nationale populaire de cette unité industrielle a permis de relancer ses activités et de réintégrer ses anciens travailleurs qui jouissent d’une grande expérience professionnelle et administrative, en plus du recrutement de nombreux jeunes.
L’unité dépendait de l’Entreprise nationale des manufactures de chaussures (EMAC) jusqu’à sa fermeture en 2000 à la suite d’une crise financière asphyxiante. Ses 200 travailleurs avaient été alors mis au chômage. Selon des travailleurs dont certains sont proches de l’âge de la retraite, la réouverture de l’unité par l’Armée nationale populaire n’a pas seulement permis la réintégration d’anciens travailleurs licenciés mais également de créer de multiples nouveaux emplois pour les jeunes.
L’usine emploie actuellement 240 travailleurs recrutés en 2008 par la voie de l’Agence nationale de l’emploi (ANEM). Elle envisage de créer, à l’avenir, de nouveaux autres emplois pour répondre à la demande de ses différents clients, affirme le lieutenant-colonel Abid. Aujourd’hui, l’armée algérienne, qui s’emploie depuis quelques années à l’élargissement du champ de ses activités économiques, ambitionne, à travers l’acquisition ou la création d’unités industrielles, de porter, d’ici à cinq ans, les effectifs de ses travailleurs à 25.000 personnes.Il s’est également agi de mettre en place une base industrielle solide en créant, aussi, des plates-formes technologiques sur des sites industriels existants.