La fédération textiles et cuirs auprès de la Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA) a plaidé samedi pour la création d'une école spécialisée dédiée aux métiers des cuirs et pour la conclusion de partenariats public-privé et avec les étrangers en vue d'arriver à une réelle restructuration de cette filière. Un membre de cette fédération, Kamel Hadj-sahraoui, sollicité par des journalistes à la Foire de la production algérienne, a estimé «nécessaire» la mise en place d'un centre technique et d'une école spécialisée dans les métiers du cuir pour la mise à niveau des différentes entreprises activant dans ce domaine.
Déplorant la fabrication par les entreprises algériennes de produits semi-finis seulement, ce responsable a insisté sur l'importance de maîtriser la teinture du cuir et ses dérivés, une action qu'il a jugé «primordiale» dans toute politique de restructuration et de relance de la filière. Il a mis l'accent sur la nécessité d'interdire l'exportation de produits semi-finis et la promotion de partenariats public-privé et avec les pays ayant une expérience dans ce domaine tels que l'Espagne, l'Italie et la Turquie.
«J'estime que notre avenir c'est l'industrie de la chaussure. Un marché de 40 millions de personnes est un gisement considérable d'emploi», a-t-il déclaré, ajoutant que quelque 200.000 emplois ont été perdus durant les années 1980 avec la fermeture d'une dizaine d'unités de production. Le volume du marché de la production de cuir en Algérie est de 10.000 tonnes par an, selon M. Hadj-Sahraoui, qui juge ce niveau «faible» par rapport aux capacités réelles notamment en matière de peaux animales. Il a appelé, à cet effet, à l'organisation de la collecte de cette matière première et la réouverture des 17 tanneries que comptait le pays jusqu'au milieu des années 1980.
Pour restructurer cette filière, M. Hadj-Sahraoui a indiqué que des propositions ont été formulées en matière de collecte des matières premières, de fiscalité et de crédit documentaire dans le but de reconquérir le marché algérien dominé par les produits étrangers notamment asiatiques «pas toujours de bonnes qualité». «Il faut reconquérir le marché national et augmenter notre part de marché estimé à 20 % à peine actuellement», a-t-il insisté.