Un volume d’échanges de trois milliards d’euros
L’exploitation du soleil du Sahara en vue de produire de l’électricité à acheminer vers l’Europe est l’un des créneaux qui peut parfaitement attirer les entreprises allemandes et, de ce fait, favoriser les échanges entre les deux pays.
Cet investissement s’inscrit dans le cadre du projet Desertec, initié en 2009, par des opérateurs allemands. Sauf que depuis sa conception, la faisabilité de ce projet n’est pas vraiment définie. Plusieurs volets restent ambigus. En tout cas, pour la partie algérienne rien de concret n’est encore fait et plusieurs points doivent être étudiés avant de parler de coopération en matière d’énergies renouvelables. La dernière conférence de Desertec-Industrial Initiative (DII), qui s’est tenue en début novembre à Berlin, a certes permis de souligner les lacunes existantes, mais n’a nullement réussi à répondre à ces interrogations. Il s’agit, entre autres, de la prise en considération de la question des installations de production, du financement des interconnexions et de la définition de la politique d’exportation. A noter, par ailleurs, que l’étude concernant le projet commun avec DII, portant production en Algérie d’une puissance totale de 1000 MW en renouvelables, dont 90% seront dédiés à l’exportation vers le marché, sera bientôt prête. Toutefois, au niveau de Sonelgaz, on se dit incertain quant à sa mise en œuvre effective sur le terrain, d’autant plus que Desertec cumule ces dernières semaines des défections au niveau même de l’Europe.
La coopération en ligne de mire Les échanges commerciaux entre l’Allemagne et l’Algérie ont atteint, en 2011, plus de 3 milliards d’euros. Les deux pays vont dans le sens de la consolidation de leur relation économique. Mise sur pied en 2010, suite à la visite du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à Berlin, la commission mixte algéro-allemande est conçue dans cette logique. «En 2012, à sa deuxième réunion, la commission a fait un bon bilan de ce qui a été réalisé. Elle a ouvert de nouvelles perspectives prometteuses pour le développement de nos relations économiques et commerciales avec ce pays», estime l’ambassadeur d’Algérie en Allemagne. Selon lui, ladite commission sert parfaitement l’amélioration de la coopération entre les deux pays, car «c’est un mécanisme qui a fait ses preuves et il en fera davantage dans l’approfondissement, la diversification et la densification des échanges économiques entre les deux pays».
En avril dernier, cette commission a mis au point les potentialités et les défis d’accès au marché algérien dans des domaines variés, tels que les énergies renouvelables, la technologie médicale, la formation, le secteur de l’agriculture, les transports, la pharmacologie et l’agro-alimentaire. Bien que plusieurs domaines de coopération aient été identifiés, les opérateurs allemands ne sont pas automatiquement attirés par l’investissement en Algérie, tant le cadre réglementaire n’est pas vraiment en leur faveur. Selon certains experts, la règle 51/49, appliquée aux investissements étrangers, fait fuir les entreprises allemandes à caractère, généralement, familiales. Les quelque 4400 entreprises de gouvernance familiale que compte l’Allemagne forment la colonne vertébrale de l’économie allemande.
Quelque 30 000 Algériens en Allemagne : Avec 30 000 personnes, la communauté algérienne établie en Allemagne est relativement la plus réduite de toutes les communautés, avons-nous appris auprès de l’ambassade d’Algérie à Berlin. Elle est plutôt «bien intégrée» et ne semble pas infliger trop de travail à l’ambassade, laquelle est plutôt penchée sur des dossiers de coopération. En raison, notamment, de la non-maîtrise de l’allemand, il n’y a pas beaucoup d’Algériens qui s’y sont installés récemment. La première partie est venue dans les années 1970, 1980 en Allemagne de l’Est et y est restée. Une autre partie est venue dans les années 1990.
Source : http://www.elwatan.com/
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