Miser sur le rapport qualité/prix
Le Conseil de la concurrence a organisé, hier, une journée d’étude à la Résidence El Mithak (Alger), sur le thème : « Une économie régulée, un consommateur protégé, une entreprise performante et compétitive ».
Cette rencontre-débat s’est déroulée en présence du président du Conseil de la concurrence M. Amara Zitouni et de nombreux cadres et universitaires. Dans une déclaration à El Moudjahid en marge de cette rencontre, Amara Zitouni souligne que «nous cherchons à travers le choix du thème de cette journée pour s’inscrire dans la politique des pouvoirs publics qui a pour objectif, notamment de privilégier et encourager les citoyens à consommer le produit national.» Il dira dans ce sens «s’il y a une concurrence loyale entre les entreprises publiques ou privés et une offre de produits de qualité et à des prix raisonnables, le consommateur algérien privilégiera certainement le produit local.»
«Sachons pertinemment», a-t-il dit, «que plusieurs produits importés, sont en grande partie contrefaits». Le président du Conseil de la concurrence a souligné à cet effet que «pour attirer et encourager le citoyen à consommer le produit national, il faut qu’on respecte tout d’abord les règles de concurrence et également on doit expliquer aux entreprises et aux consommateurs ses avantages et ses impacts positifs sur l’économie nationale.» Le thème de cette journée a-t-il fait savoir «s’inspire fondamentalement de l’article 01 de l’ordonnance 03-03 du 19 juillet 2003 modifiée et complétée relative à la concurrence» et de poursuivre «la présente ordonnance a pour objectif de fixer les conditions d’exercice de la concurrence sur le marché de prévenir toute pratique respective de concurrence et de contrôler les concentrations économiques afin de stimuler l’efficience économique et d’améliorer le bien être des consommateurs.» «Vous en conviendrez, a-t-il dit, qu’il serait excessivement partiel d’aborder l’efficience économique et le bien être des consommateurs sans mettre au centre de nos débat l’entreprise et sa performance ainsi que sa compétitivité. Par ailleurs, à un moment où les hautes autorités de l’Etat viennent de déployer toute une stratégie de substitution aux importations, a-t-il précisé l’entreprise algérienne est appelée à jouer un rôle éminemment important sur le marché consistant, notamment en la réalisation du meilleur rapport qualité/prix et offre au profit du consommateur.»
Pour remplir avec succès cette mission, M. Amara Zitouni a relevé que «nous sommes convaincus que l’entreprise ne peut se passer de l’intervention de la régulation économique, par le biais notamment du conseil de la concurrence et des autorités de régulation, lesquelles institutions sont à même de lui assurer un climat propice à sa viabilité et sa pérennité grâce au contrôle et au respect de l’application des regels concurrentielles devant prévaloir sur le marché.» De son côté, Mme Mahtout née Djellal Messad, Me de conférence à la faculté de droit à l’Université de Tizi-Ouzou a souligné que «l’Algérie est très en retard dans la concurrence économique. Ce retard, a-t-elle précisé, est dû à plusieurs factures notamment historiques» avant d’ajouter que «la liberté de commerce et d’industrie en Algérie est reconnue par la Constitution qu’au début des années 1996 ce qui confirme que le système de l’économie de marché est très jeune.» «En Algérie, nous n’avons pas cette culture de concurrence», a-t-elle ajouté. Pour appuyer ses dires il a cité à titre d’exemple qu’en France la reconnaissance de la concurrence date depuis 1791. Pour justement avancer et ancrer cette culture au sein de la société, il faut que les pouvoirs publics passent inéluctablement à l’application des lois sur le terrain.»