Selon des estimations d’experts
Les cours du pétrole pourraient atteindre prochainement les 70-80 dollars
À une semaine de la réunion de l’Opep, l’inquiétude sur l’évolution du marché pétrolier se fait jour et les spéculations vont bon train.
Les cours du pétrole pourraient reprendre à la hausse pour « atteindre, les prochains mois, les 70-80 dollars », selon des experts cités par le Figaro. Le baril de pétrole qui avait chuté de 60% en six mois, de juin à novembre 2014, a amorcé un redressement depuis le début de l’année. Il a gagné près de 50%. Pour ces experts, le marché pétrolier qui avait été pénalisé par un excès de l’offre sur la demande, en raison de la production du pétrole et du gaz de schiste aux Etats-Unis, ne pourrait cependant retrouver les cours de 115 dollars enregistrés il y a une année. La remontée des cours est liée à l’incapacité des producteurs américains à poursuivre la production pour des seuils à moins de 60 et 70 dollars. L’exploitation du pétrole de schiste étant plus coûteuse, on s’attend donc à un rééquilibrage de l’offre avec la demande. Les Américains avaient déjà, il y a quelques mois, envisagé de fermer certains puits pour ne pas produire à perte. Mais cette embellie intervient à quelques jours de la tenue de la réunion de l’Opep -début juin- qui devrait se pencher, comme à l’accoutumée, sur la stabilité des cours. Lors de la réunion du mois de novembre dernier, l’organisation des pays producteurs avait refusé, pour juguler la chute des cours qui a grandement pénalisé beaucoup de pays, de baisser le niveau de production. Des entretiens récents entre certains pays membres, tel le Venezuela, avec des pays du Golfe, gros producteurs, avaient laissé entendre que l’on se prépare à défendre un prix raisonnable, estimé autour de 100 dollars. Que ferait donc l’Opep lors de sa réunion de juin ? Toute la question est là. Il est vrai qu’on ne peut aujourd’hui, valablement, espérer un tel niveau du prix qui serait, en fait, beaucoup plus stimulant pour l’offre de pétrole de schiste, d’autant que toute hausse de cette nature risque d’encourager les petits producteurs américains à rouvrir les vannes. C’est l’effet boomerang qu’il convient d’éviter à tout prix. Certes, des incertitudes sur l’évolution du marché persistent, avec une situation géopolitique tendue dans la région du Moyen-Orient qui frappe le Yémen, pays producteur de pétrole, l’Arabie saoudite, l’Irak, la Libye, mais il y a aussi, en parallèle, une demande de la part des pays émergents à satisfaire. Cela étant, il est inimaginable que l’Opep décide une baisse de la production lorsqu’on sait déjà que la discipline sur les quotas est rarement observée. Enfin, il faudrait aussi compter avec le retour sur le marché d’un grand producteur pétrolier, l’Iran, au cas où ses négociations sur le nucléaire avec l’Occident avancent. Un pays qui a longtemps attendu la levée du blocus international qui le frappe depuis plusieurs années.