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Algérie - Abdelkrim Boudra : « Nous allons devoir payer l'addition »

»  News   »  Publié le 15-02-2018  »  lu [ 601 fois ]

Algérie - Abdelkrim Boudra : « Nous allons devoir payer l'addition »

ENTRETIEN. Au nom du think tank algérien Nabni (Notre Algérie bâtie sur de nouvelles idées) fondé en 2011, Abdelkrim Boudra revient sur le « plan d'urgence 2018 » pour sauver l'économie algérienne.
PROPOS RECUEILLIS PAR ADLÈNE MEDDI, À ALGER
Ils ont comme objectif de bâtir l'Algérie sur de nouvelles bases, plus précisément sur « de nouvelles idées », comme dans le groupe de mots qui donne son nom, à partir de son anagramme, au collectif et think tank Nabni. Quand on apprend qu'en arabe la signification est « nous construisons », on aura compris la détermination de ses membres à permettre à l'Algérie de retrouver la place des champions dans les domaines économique, social et politique. Abdelkrim Boudra, leur porte-parole, a accepté de répondre aux questions du Point Afrique. 
Le Point Afrique : Est-ce que la situation en ce début 2018 reflète assez fidèlement les appréhensions de votre think tank ?

Abdelkrim Boudra : Le collectif Nabni a alerté depuis 2012 sur les risques d'un modèle économique et social basé sur la rentre des hydrocarbures. Le tassement de nos capacités de production d'hydrocarbures, combiné à la forte progression de la demande nationale en énergie, réduit mécaniquement les quantités disponibles à l'exportation. L'urgence est alors de diversifier notre économie pour réduire notre dépendance des hydrocarbures. Ce système rentier nourrit, et se nourrit en retour, des problèmes de gouvernance. Celle-ci est la colonne vertébrale des réflexions et propositions du collectif Nabni, qui déplore les effets de l'ajournement des réformes de fond. 
La planche à billets, les restrictions sur les importations, etc. n'ont été que des solutions palliatives et à court terme : pourquoi les autorités refusent-elles de parier sur le long terme ?

C'est une question complexe. Plusieurs disciplines scientifiques, dont la psychologie et l'économie, ont tenté d'y répondre. La question étant « dans quelle mesure un individu accorde une préférence au futur proche (ou au présent) par rapport à un futur plus lointain ? ». La réponse est loin d'être simple. Pourquoi une personne qui a le pouvoir de décision, en l'absence de contraintes (politiques, économiques, sociales, etc.), prendrait-elle des décisions difficiles ou risquées dans l'immédiat pour de potentiels dividendes dans un futur lointain dont elle ne maîtrise rien ? La question, vous voyez, est loin d'être simple, et nous interpelle tous. De plus, les gouvernants algériens ont toujours raisonné dans le cadre d'un modèle rentier. Ils ne savent pas faire autre chose que redistribuer la rente. Ils considèrent la crise comme un mauvais quart d'heure à passer... en attendant la remontée des cours du baril de pétrole. Comme nous l'avons souligné dans notre « plan d'urgence 2018 », les solutions mises en œuvre relèvent pour l'essentiel de la gestion de difficultés financières de court terme : endettement par financement monétaire pour couvrir les déficits publics pendant les trois à cinq années qui viennent, limitations administratives des importations pour réduire le déficit commercial, hausses d'impôts en tout genre, réductions budgétaires et reprise de la dévaluation du dinar... Nous ne voyons pas se manifester une réelle volonté de réforme. Cela dit, il est important de considérer cette question dans sa globalité. Il ne s'agit pas de réformes techniques que peuvent décider des technocrates, nous parlons de réformes de fond qui exigent un débat citoyen et la mobilisation de toutes les parties prenantes (associations, partis, syndicats, patronat, institutions, médias...).
Y a-t-il, selon vous, un centre clair et identifié de la décision économique ?

Sincèrement, à moins de nous hasarder dans des spéculations qui ne sont pas notre marque de fabrique, nous ne pouvons répondre à cette question que par des « évidences ».

La Constitution algérienne régit de manière claire les différents niveaux de décision en matière économique. Le chef de l'État reste le principal décideur. Mais ce modèle fonctionnait quand les revenus des hydrocarbures permettaient de lancer de grands projets qui satisfaisaient tout le monde (partenaires étrangers, entreprises locales, des pans entiers de la société...). Nous avons raté cette occasion unique de bâtir une économie solide et diversifiée. Nous allons devoir payer l'addition. Nous avons d'ailleurs, lors du débat sur la Constitution, fait des propositions qui vont dans le sens d'un plus grand équilibre des pouvoirs.

On vous reproche parfois d'ignorer la nécessité de profondes réformes politiques, un changement de gouvernance, comme préalable à la sortie de la crise économique. Qu'en pensez-vous ?

C'est un point de vue que nous entendons. Et il est important que le débat ait lieu entre les différentes parties prenantes (citoyens, partis, associations de la société civile, universitaires, etc.). Nous invitons les observateurs à lire les propositions de Nabni, toutes disponibles sur notre site. Ils peuvent se faire une idée plus précise. La question de la gouvernance est la question centrale dans nos réflexions. Nous avons, par exemple, publié un manifeste de droits (pour un État détaché de la rente, redevable, ouvert, inclusif, transparent et stratège). Dans le rapport Nabni 2020, un des cinq thèmes traitait de la gouvernance. Nous avons fait des propositions pour une nouvelle Constitution citoyenne. Peut-être communiquons-nous mal ou devons-nous travailler davantage sur ces questions. En revanche, nous avons maintes fois rappelé que Nabni n'est qu'un think tank dont la mission est de produire des idées et de les débattre. C'est notre façon de contribuer au débat national, à côté des autres parties prenantes.

Recevez-vous le moindre écho de la part des pouvoirs publics quant à vos travaux ?

Depuis le lancement des travaux du collectif Nabni, nous avons reçu un accueil positif, parfois chaleureux, de la part des pouvoirs publics. Nous avons été reçus par le Premier ministre, par le président de l'APN [Parlement], etc. Nous sommes invités par les différentes institutions (présidence, ministères, Banque d'Algérie, Cnes...). Nous pouvons affirmer que les canaux de communication sont nombreux. Maintenant, si nous observons les décisions prises par l'exécutif ces dernières années, nous ne pouvons que conclure au fait qu'elles ne sont pas à la hauteur des défis actuels et futurs. Et qu'elles ne prennent pas en considération les mises en garde et les propositions des différents acteurs, dont Nabni.

Source : http://afrique.lepoint.fr


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