Algérie - Portugal

Approvisionnement de l'Europe en énergie : Galsi et Desertec relancés

Le Premier ministre portugais a fait comprendre que l'Europe voulait sécuriser sa consommation énergétique par... l'Algérie, Sellal lui fait part de la disponibilité de l'Algérie à assurer ce rôle.

Les choses étaient claires, hier, à l'issue de la visite du Premier ministre portugais Pedro Passos Coelho en Algérie: l'Europe en général et le Portugal en particulier, veulent que l'Algérie soit leur plan B pour l'approvisionnement en énergie, en cas de persistance du conflit ukrainien! «L'Algérie prépare un plan ambitieux de modernisation de divers secteurs tels que l'industrie, l'agriculture, le tourisme et les TIC. Des secteurs que nous avons grandement développés et acquis une grande expertise que nous serons fiers de partager avec l'Algérie», a affirmé M.Coelho, avant de passer aux aveux...

«Mais ce qui nous intéresse le plus, c'est le secteur de l'énergie», a-t-il avoué, en rappelant la dépendance de l'Europe au gaz russo-ukrainien. «L'Algérie est aussi un fournisseur important d'énergie à l'Union européenne, mais nous espérons intensifier plus notre collaboration dans ce domaine», a-t-il souligné, lors du point de presse qu'il a animé conjointement avec notre Premier ministre Abdelmalek Sellal, au Palais du gouvernement. «Nous voudrions aussi travailler ensemble sur les énergies renouvelables, particulièrement le trésor dont dispose l'Algérie qui est l'énergie solaire», a-t-il ajouté, pour faire comprendre que l'Europe voulait sécuriser sa consommation énergétique par... l'Algérie.

Abdelmalek Sellal l'a rassuré de suite sur la disponibilité de notre pays à assurer ce rôle. «Je vous garantis que l'Algérie a toujours tenu ses engagements avec ses partenaires économiques. C'est un principe algérien, on respecte toujours les contrats que l'on signe et cela quelles que soient les circonstances», a déclaré le chef de l'Exécutif.

Abdelmalek Sellal, rassure aussi sur les capacités de l'Algérie à respecter ses engagements. «Nous avons aussi fait de nouvelles découvertes qui nous permettent d'avoir des réserves en gaz et hydrocarbures jusqu'à 2032», rétorque-t-il, non sans faire savoir que désormais, c'est l'Algérie qui fixera les règles du jeu. «Les prospections que mènent la Sonatrach nous ont ainsi permis d'avoir une idée sur nos réserves et nos capacités. Nous pouvons donc renégocier clairement les contrats qui arrivent à échéance...», a averti Abdelmalek Sellal, avec un large sourire.

«Nous avons un projet avec le Nepad pour la construction d'un gazoduc transsaharien qui devra relier le Nigeria à l'Algérie pour le transfert des hydrocarbures nigériens vers l'Europe», a-t-il encore rappelé. C'est dans ce sens, qu'il fait part de la volonté algérienne de relancer le gazoduc Galsi, qui devrait lier l'Europe à l'Algérie via la Sardaigne. Un projet, dont le ministre des Affaires étrangères italien, qui était en visite en Algérie le mois dernier, a également fait part de l'intérêt de son pays. «Nous pensons avec nos partenaires européens relancer ce projet», a-t-il indiqué.

Néanmoins, ce n'est pas le seul projet énergétique que l'Algérie compte sortir du placard. «Nous allons aussi relancer le projet Desertec», réplique-t-il. «Nous ambitionnons de créer un mixte énergétique. Dans ce sens, nous voulons créer de l'énergie à partir du soleil pour l'exporter vers l'Europe. C'est le projet Desertec qui a échoué avec les Allemands, qui sera relancé avec un autre partenaire», conclut un Abdelmalek Sellal, plein d'ambitions...