La Turquie veut établir une zone de libre-échange avec l’Algérie
La Turquie a indiqué mercredi vouloir établir une zone de libre-échange avec l’Algérie qui va impulser les relations commerciales bilatérales tout en préservant les intérêts économiques des deux pays.
"Un accord de libre-échange donnera une nouvelle dimension à nos relations commerciales, nous demandons sa conclusion aussitôt que possible tout en préservant les intérêts des deux parties", a déclaré Emre Aykar, président du conseil d’affaire algéro-turc lors d’un forum économique entre les deux pays qui se tient à l’occasion de la visite en Algérie du président turc, Recep Tayyip Erdogan. M. Aykar a indiqué que son pays souhaitait doubler les échanges commerciaux avec l’Algérie de près de 5 milliards de dollars actuellement à 10 mds de dollars d’ici à 2016. Il y a 12 années de cela, le volume des échanges commerciaux n'atteignait pas un milliard de dollars, en 2013 il a atteint 4,5 milliards de dollars, mais cela reste insuffisant. Avec davantage d'effort et en levant les obstacles, nous sommes en mesure d'atteindre les 10 milliards de dollars dans les plus brefs délais », a souhaité le turc, Recep Tayyip Erdogan. »Nous soutenons les hommes d’affaires turcs à découvrir en Algérie les opportunités d’affaires d’abord dans le commerce, l’investissement et le BTPH", précisé, président du conseil d’affaire algéro-turc tout en soulignant que l’Algérie figurait parmi les "marchés cibles" des PME turques. Cependant, l’Algérie a plaidé lors de ce forum pour un partenariat économique gagnant-gagnant avec la Turquie qui dépasse le cadre commercial et renforce les investissements productifs dans le pays avec une garantie de transfert de technologie et de savoir-faire. M. Aykar a fait part, par ailleurs, des "difficultés" rencontrées par les opérateurs économiques turcs en Algérie citant en cela l’obtention de visas et l’obligation de payement d’une caution bancaire pour les entreprises soumissionnant aux marchés publics de construction.
Le nombre d’entreprises turques activant en Algérie devrait passer à 1.500 en 2015 contre 940 actuellement
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a appelé, les entreprises turques à participer à l'oeuvre algérienne de renouveau économique à travers des projets rentables et mutuellement bénéfiques. "J'invite les investisseurs et les capitaines d'industrie turcs à s'engager avec leurs partenaires algériens pour travailler ensemble afin de renforcer les liens d'amitié et de coopération entre nos deux pays et participer à l'œuvre algérienne de renouveau économique et social", a déclaré M. Sellal dans son allocution de clôture du forum d'affaires algéro-turc, en présence du président turc, Recep Tayyip Erdogan, en visite officielle en Algérie. Il a relevé que le modèle entrepreneurial turc performant dans de nombreux domaines d'activités correspondait aux besoins de l'économie algérienne pour bâtir, notamment, des projets rentables et mutuellement bénéfiques. Pour le Premier ministre, le niveau actuel des échanges commerciaux entre les deux pays et leur énorme potentiel humain et matériel laissent entrevoir des perspectives ‘‘très prometteuses’’ pour la coopération et les relations économiques algéro-turques. Selon ses estimations, le nombre d’entreprises turques activant en Algérie devrait passer à 1.500 en 2015 contre 940 actuellement, et ce, grâce à des partenariats qui devraient être créés entre les investisseurs algériens et turcs. Commentant les entretiens qui s’étaient tenus mercredi entre le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et M. Erdogan, le Premier ministre a indiqué qu'ils constitueraient "la base de consolidation’’ des relations politiques et économiques entre les deux pays dans la perspective du deuxième sommet Afrique-Turquie prévu vendredi prochain à Malabo (Guinée Equatoriale). A ce propos, il a exprimé le soutien de l'Algérie à la Turquie lors de ce sommet entre le continent africain et ce pays. Abordant le processus de mutation économique engagé par l'Algérie sous la conduite du président Bouteflika, M. Sellal a indiqué qu'il visait la conjugaison de toutes les potentialités du pays en faveur de la croissance, de la diversification de l'économie nationale pour la création de richesse et d'emplois pérennes, notant que l'industrie, l'agriculture, l'énergie et le tourisme constituent domaines fondamentaux de cette démarche.
Dans son allocution, le Premier ministre a cité les principaux avantages comparatifs qu'offre l'Algérie en matière d'investissements, en soutenant que les entreprises turques tireront notamment profit de la stabilité politique et macroéconomique durable, de la disponibilité de l'énergie, de la qualification de la main d'œuvre et d'un système bancaire avec de réelles capacités de financement. Le souhait de l'Algérie, a affirmé M. Sellal, est d'aller ensemble avec la Turquie sur des marchés étrangers notamment en Afrique. De son coté le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a affirmé que son pays voulait hisser ses investissements en Algérie à de meilleurs niveaux souhaitant intensifier la participation des entreprises turques dans les projets d'infrastructures. « Les relations dans le domaine des investissements entre l'Algérie et la Turquie "sont bonnes mais nous voulons les hisser à de meilleurs niveaux" a-t-il indiqué rappelant dans ce cadre les projets d'investissements turcs en Algérie estimés jusqu'à présent à 2 milliards de dollars. Il a cité à ce propos le projet de l'entreprise turque de sidérurgie Tosyali. Nous souhaitons que les sociétés turques d'entreprenariat puissent intensifier leur participation en matière d'infrastructures". "L'Algérie s'apprête à engager de grands projets d'infrastructures et nous voulons contribuer dans ces projets", a-t-il ajouté. Le président turc a affirmé, dans ce contexte, que son pays était prêt à faire profiter l'Algérie de son expérience en matière de réalisation de logements, soulignant que la Turquie avait construit près de 600.000 logements pour ses citoyens durant les 12 dernières années. Evoquant la signature mercredi de la convention portant prolongation du contrat de livraison de gaz naturel liquéfié (GNL) algérien à la Turquie pour dix années supplémentaires avec augmentation de 50 % du volume, M. Erdogan a estimé que "cette décision était judicieuses pour les deux pays". L'Algérie est le quatrième fournisseur de la Turquie en gaz naturel.