Alors que la facture des importations ne cesse de s'alourdir : L'Algérie n'importera plus de ciment à moyen terme
Le groupe industriel de ciment d'Algérie (GICA) avait lancé les procédures pour la réalisation de quatre cimenteries dans les wilayas de Bechar, Tamanrasset, Relizane et Oum El Bouaghi. Cette dernière produira 2 millions de tonnes/an de ciment, celles d'In Salah (Tamanrasset) et de Bechar respectivement 500.000 et un million de t/an. Il se charge, en outre, de la réalisation de dix projets à travers le pays en vue d'augmenter la production de 11,5 millions de tonnes actuellement à 26 millions en 2017.
Et c'est d'ailleurs dans ce même ordre d'idée que le président de l'Union nationale des entrepreneurs du bâtiment (UNEB),M. Salim Gasmi, a déclaré, hier à l'APS, que la réalisation prochaine de nouvelles cimenteries en vue d'augmenter les capacités nationales de production est "une bonne initiative", tout en n'omettant pas de rappeler que l'Algérie importe annuellement plus de 3 millions de tonnes de ciment. Le Groupe GICA compte réaliser, d'ici à 2017, quatre (4) nouvelles cimenteries d'une capacité globale de plus de 5 millions de tonnes/an à Bechar, Oum El Bouaghi, Relizane et In Salah (Tamanrasset). De plus, il a déjà lancé l'extension des capacités de production de certaines cimenteries existantes pour faire face à la forte demande sur ce matériau stratégique. Il s'agit des cimenteries d'Ain El Kebira (Sétif), de Béni Saf (Témouchent), de Oued-Sly (Chlef), de Zahana (Mascara) et de Sour El Ghozlane (Bouira) pour augmenter leur production de plus de 8 millions de tonnes. Parmi les projets du secteur privé, une cimenterie d'une capacité de production de 2,7 millions de tonnes/an sera réalisée dans la commune de Djemourah (Biskra), un partenariat entre Lafarge Algérie et une société privée. Estimée à 18 millions de tonnes/an, la production nationale de ciment est dominée par le secteur public, notamment par le Groupe industriel des ciments d'Algérie (GICA) qui produit plus de 11,5 millions de tonnes par an (environ 65%), le reste étant assuré par le secteur privé. M. Salim indique à titre d'exemple qu'une seule usine permettra d'assurer la production de près de 2 millions de tonnes/an de ciment et la création de 700 postes d'emploi permanents et près de 1.500 emplois indirects. Le président de l'UNEB relève également que l'autosuffisance en ce produit stratégique permettra la réalisation des projets dans les délais impartis sans recourir à l'importation.
De leur côté, les professionnels du secteur estiment que la réalisation prochaine de nouvelles cimenteries permettra à l'Algérie à moyen terme de combler un déficit de plus de trois millions de tonnes/an, dans un marché en pleine expansion, et d'aller vers l'international notamment vers les pays africains.Et dans ce même ordre d'idée, M. Gasmi souligne que la situation géographique de l'Algérie en Afrique "est un atout pour s'ouvrir sur les marchés des pays africains comme le Mali, le Niger et le Nigeria".Évoquant l'exportation du ciment, Abdelkrim Selmane, consultant en BTPH, estime que les besoins de l'Algérie en ciment sont tellement importants qu'il faudrait attendre 15 à 20 ans avant d'aller vers l'exportation. Pour lui, il est donc " nécessaire de moderniser les infrastructures portuaires nationales pour répondre aux besoins des opérations d'exportation. De son côté, Said Younsi, gérant d'un cabinet d'architecture, affirme "L'Algérie devrait devenir un champion dans la fabrication de ciment puisqu'elle fabrique aussi le clinker, qui est la base de ce matériau". Au mois de mars dernier et lors d'une journée d'étude sur les techniques d'utilisation du gravât dans les travaux de bâtiment, de travaux publics et d'hydraulique (BTPH), le président du groupe industriel de ciment d'Algérie (GICA) , M. Bachir Yahia avait indiqué que son groupe adopte une stratégie ambitieuse de développement de l'industrie du ciment en Algérie et d'augmentation du rendement des entreprises en matière de production du ciment, du gravât et du béton "afin de satisfaire la demande nationale accrue et s'orienter vers l'exportation."Le groupe "GICA" prévoit, selon son président, une hausse de la production de gravât au niveau des carrières qu'il gère, et l'augmentation de la production de 4,4 millions de t/an actuellement à 7 millions t/an l'an prochain.
Il compte également développer l'industrie du béton armé à travers les 16 stations de production, dont la capacité est de 4 millions de mètres cubes/an actuellement, avec la possibilité de mettre en place d'autres stations dans des wilayas disposant de foncier.Par ailleurs, le groupe industriel de ciment d'Algérie s'occupe aussi de la formation et de la recherche scientifique à travers ses structures.
M. Yahia a annoncé lors d'un point de presse, animé en mars dernier en marge d'une journée d'étude organisée par le GICA en collaboration avec le département de génie civil de l'université de Mascara, que son groupe est en contact avec deux partenaires étrangers spécialisés en commerce extérieur pour l'étude de la possibilité d'exporter le ciment après achèvement des projets en cours.