Les ressources fossiles resteront au cœur du mix énergétique national
Le programme national de développement des énergies nouvelles et renouvelables (EnR) pour la période 2011-2030 a été adopté par le gouvernement en février 2011. L’objectif étant d’installer 22 000 MW à l’horizon 2030. Mais en dépit de ce vaste programme, les énergies fossiles constituent toujours le cœur de la politique énergétique nationale, selon le ministre de l’Énergie, Youcef Yousfi.
Les besoins énergétiques de l’Algérie sont, aujourd’hui, satisfaits presque exclusivement par les hydrocarbures, notamment le gaz naturel. À long terme, la reconduction du modèle national de consommation énergétique actuel peut ainsi rendre problématique l’équilibre offre-demande pour cette source d’énergie.L’intégration massive du renouvelable dans le mix énergétique constitue ainsi un enjeu majeur en vue de préserver les ressources fossiles, de diversifier les filières de production de l’électricité et de contribuer au développement durable.Le choix stratégique de développer les EnR est motivé par l’immense potentiel en énergie solaire. Cette énergie constitue l’axe majeur du programme national de développement des énergies nouvelles et renouvelables, qui consacre au solaire
thermique et au solaire photovoltaïque une part essentielle. Le solaire devrait atteindre d’ici 2030 plus de 37% de la production nationale d’électricité.
Le gouvernement prévoit, à ce titre, le lancement de plusieurs projets solaires photovoltaïques d’une capacité totale d’environ 800 MWc d’ici 2020. D’autres projets d’une capacité de 200 MWc par an devraient être réalisés sur la période 2021-2030.Deux projets pilotes de centrales thermiques à concentration avec stockage d’une puissance totale d’environ 150 MW chacune ont été lancés entre 2011 et 2013. Ces projets s’ajouteront à la centrale hybride de Hassi R’Mel d’une puissance de 150 MW, dont 25 MW en solaire. Livrée en juillet 2011, cette centrale est connectée au réseau électrique national.Quatre centrales solaires thermiques avec stockage d’une puissance totale
d’environ 1 200 MW devraient être mises en service sur la période 2016-2020.Le programme de la phase 2021-2030 prévoit l’installation de 500 MW par an jusqu’en 2023, puis 600 MW par an jusqu’en 2030.Malgré un potentiel assez faible, le programme n’exclut pas l’éolien, qui constitue le second axe de développement et dont la part devrait avoisiner les 3% de la production d’électricité en 2030.
Le programme EnR national a prévu, en premier lieu, l’installation de la première ferme éolienne d’une puissance de 10 MW à Adrar.La mise en service de cette ferme éolienne a eu lieu jeudi dernier. Première du genre à l’échelle nationale, la centrale de production d’électricité de Kabertène (70 km au nord d’Adrar) est constituée de 12 éoliennes d’une puissance unitaire de 0,85 MW chacune.La mise en service de ladite ferme a, en effet, porté sur 11 des 12 éoliennes, la dernière ayant présenté certaines anomalies de fonctionnement actuellement en cours de réparation.À l’horizon 2015, deux fermes éoliennes de 20 MW chacune devraient être réalisées. Des études seront menées pour détecter les emplacements favorables afin de réaliser d’autres projets sur la période 2016-2030 pourune puissance d’environ 1 700 MW.L’Algérie prévoit également l’installation de quelques unités de taille expérimentale afin de tester les différentes technologies en matière de biomasse, de géothermie et de dessalement des eaux saumâtres par les différentes filières d’énergie renouvelable.
Les EnR n’assureront que 30% de la consommation nationale en électricité, mais en dépit de ce vaste programme, les énergies fossiles constituent toujours le cœur de la politique énergétique nationale.Le ministre de l’Énergie, Youcef Yousfi, l’a réitéré, à maintes reprises. «Nous ne pouvons nous passer des ressources fossiles au moins pour les 40 ou 50 ans à venir. Cela ne veut néanmoins pas dire qu’il ne faut pas développer les énergies renouvelables. Au contraire, nous travaillons avec détermination pour porter notre production électrique à partir de ressources renouvelables à 20 000 mégawatts en 2030», a-t-il déclaré à plusieurs reprises en soulignant toutefois que «quels que soient les efforts que nous allons faire dans dix ou quinze ans, nous ne pourrons avoir au mieux que 30% de notre consommation en électricité à partir des énergies renouvelables».